she's cold as night

30 juillet 2006

Ma bretagne est une musique. Elle se chante pendu sur les rochers, se hurle assoiffé d'hiver,
et s'écoute sans fin, partout, à des milliards d'années lumières plus loin on l'entend murmurer : il suffit de tendre oreilles et mains pour l'attraper et l'ensevelir au fond.
Quelques notes parsemées d'insouciance, respirant passé et suites. Un piano un cri et des rires des joies d'antan des poussières de pensées.
J'aimerais la garder une bonne fois pour les autres l'embrasser au coeur et la garder près encore plus près;le temps s'y jette sans nous leurrer tant et tant que j'aimerais m'y allonger.

Ma bretagne est une antre, une ode au vide, un temps perdu dans l'espace, ma bretagne est un souffle long et doux qui effleure crâne et dos, une épave d'enfants perdus et leurs cheveux volent au vent lorsqu'ils s'attardent à regarder. Ils s'écument de déboires, se brisent de violence au silence absolu qui règne ici, ils sont immobiles prêts à prendre racine à prendre temps, ici le temps ne passe pas il s'attendrit j'aimerais m'y asseoir et rêver.

Ma bretagne s'est perdue maintenant ses eaux malsaines lavent noirceur et futilités, à tel point qu'elle s'éteint, maintenant nous devons courir pour la rattraper, pour lui dire d'attendre lui dire de rêver je crois qu'elle se lasse des cris. Je ne pourrais jamais la rassurer lui dire qu'elle redeviendra claire et que ses oiseaux se remettront à chanter, elle dépérit, elle est bien vieille et s'essoufle.
Pourtant quelque part rigolent encore quelques mouettes qui nous observent de loin, quelque part entre tous les murs qui nous ont enfermés se trouve son coeur endormi, et il faut murmurer berceuses pour la calmer, j'aimerais qu'elle m'entende chanter.

Ma bretagne, une effluve de calme. Une esquisse de vide.
J'aimerais qu'elle m'attende
et y crever.

Ma*