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In the nervous light
30 septembre 2006

je marche

texte a la dérive après une rencontre silencieuse et transparente j'ai pris à chloé ses oiseaux morts et le temps libres, si fautes, si vides, si tout ça, c'est normal.

Je marche. Au fil de la lame, je claironne et souffle sous les respirations. Je marche, et l'autre est mon propos.
Je résonne. Je suis l'orgue du temps disponible et le cri de l'oiseau mort. Je marche, j'attends que sonne l'heure, et je cherche le meilleur endroit. Celui qui ne courbera pas le dos, celui qui ne sera pas assez bruyant : la place parfaite. L'endroit rêvé.

- Plus tard -

Le granit est dur et colle sous la langue, mais il résonne bien assez pour moi. Et puis, il y a tous les autres. Je me demande même s'ils n'étaient pas là avant. Avant que l'heure ne sonne. Je cherche les autres, leurs yeux éteints et puis je marche car bien sûr l'autre est mon propos.
Ils claironnent. Je crois bien les appercevoir. Mais soudain le ciel se voile.
Mais soudain.
Mais soudain la monotonie inscrite sur les murs se pâme d'un long tissu flêtri.

J'abandonne. L'église chante les morts, un deux trois coups qui filent sur l'eau.
Ce n'est pas la larme, ce n'est pas le glas. Juste le temps qui marche. Il m'accompagne.
Je cherche les autres mais j'ai abandonné. Déjà.

J'ai trouvé l'endroit parfait.
Celui qui résonne à l'intérieur, celui qui fuit à travers mes doigts. Et j'ai marché pour cela. J'ai attendu aussi, mais je n'avais pas la force de rester debout.
Maintenant Chloé va nous quitter car son avion est à prendre je marche j'aurais voulu parler je marche questionner pleine d'entrain je marche écouter l'accent couler en douce je marche l'orgue fait des siennes je marche je n'ai je marche pas le temps je marche d'attendre je marche ni de je marche rêver.
Je marche.
[espace]
Je cours aussi, des fois.
Pour reperdre le fil.

Le clocher se joint au concert place Saint Sernin je regarde le temps se coller à mes semelles je mords le granit je ne dois pas crier je ne dois pas crier je ne suis pas déçue, le mutisme est génétique chez moi, je mords mes joues pour les fendre enfin.
Ici la vie est loin, je me déconcentre à l'autre bout de la rue j'ai tord de le faire mais c'est impitoyablement obligatoire j'ai tordu l'index, le doigt du coeur, la métaphore du mien, il doit être bleu maintenant une attèle pour le relever, mon petit corronaire suintant le gras atone, amorphe, plongeant, il est violet à présent, je crois que c'est l'asphyxie je marche, je vais me dégourdir l'intérieur, les gens se lèvent ne m'attendent pas, je marche,
et suffoque tout bas.

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Commentaires
M
si c'est là qu'elle le lira.
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