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In the nervous light
7 octobre 2006

octubre

La fatigue est une onomatopée intarrissable, fixée sur le sol, rappelant à l'ordre chacun des faits et gestes j'ai les jambes qui tremblent je crois que ce sont les jours, mes yeux sont troubles et on n'y voit que l'eau claire qui remplit et s'en va dès que le vent se lève. Mes mains s'écroulent presques, le reste est souvent très lourd à porter et il faut sans cesse remâcher je rentrerais un jour dans l'ordre et organiserai ma pensée, un jour où le soleil se couchera plus tard, mais en attendant, j'attends la nuit, car il faut bien attendre quelque chose.
Mes ongles rapetissent : c'est l'âge, à défaut de me tasser, je m'arrache, et il en est ainsi, car il en est toujours ainsi, et je prie souvent pour que le ciel s'écroule au dessus de nos têtes pour pouvoir respirer : les autres prennent tout l'air et je tourne de l'oeil entre deux cris espérant qu'on me laisse enfin un peu de place mais rien n'y fait je tombe et l'on piétine mes os mes doigts se brisent et se pâment d'un violet infâme et j'ai beau les colorier pour ne plus voir l'asphyxie, je suis pourpre de fond et c'est bien sûr inchangeable.
Je suis fatiguée, très fatiguée, mais ce n'est pas ma faute, c'est octobre qui veut ça et il nous est impossible de faire autrement, l'air sent déjà le vieux, l'humain qui crève au dedans, et il suffit de marcher autour du temps pour être essouflé. Je n'ai pas la force de relever les courbes, ni de défoncer les portes, je suis la boite vide écoeurée et mon sourire se fige entre deux ères, depuis longtemps déjà, mes yeux sont éteints, depuis hier au moins, et je peinturlure mon visage pour me fondre dans le décor.
Octobre, le mois des morts, il faut danser cadavérique et attendre que la lune remplisse l'estomac, il faut commencer à courir et arrêter de vivre pour continuer, il faut oublier l'air pour respirer, se pendre au cou des autres pour rendre l'âme à qui de droit, et s'allonger au sol pour se redresser.
Octobre, le mois macchabé jusqu'au ventre, l'infidèle temps des murmures courroucés, et il faut bien sûr marcher ou crever.

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Commentaires
A
moon is full tonight<br /> & your eyes still blur
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