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In the nervous light
22 novembre 2006

Lettre à Chloé Delaume.

    Je n'ai pas le temps de te dire qu'il y a ici le vide qui s'épanche sur la feuille bien plus que je n'y laisse à croire, ni de t'écrire l'amplitude du désarroi de l'admiration.

    Tu comprends ici, à la chaleur, je mange mot par mot ton sablier et tes télévisions, je dévore et régurgite souvent.
D'ailleurs on m'a souvent dit que c'est de toi que je m'inspire.
J'éspère que tu ne m'en veux pas (j'ai 15 ans. j'ai toujours eu 15 ans. Et je crois que surtout avec toi, j'aurais toujours 15 ans. ), c'est l'inconscient qui cogne dans ma tête et qui retranscrit sans que j'y réfléchisse sur le blanc papier la vierge feuille à défaut de la vierge fille.
    Je n'ai pas le temps non plus de te raconter la fioriture l'inspide et le très profondément ancré au fond au sol au noyau sous la graisse, le pourpre etc. Pas le temps de tout ça et je me doute que tu ne l'as pas non plus.
Alors je me ferais brève pour ne pas gaspiller ton temps, parce qu'il m'en a fallu, figures-tu, après les mots lâchés aux blanches ombres après les collants roses et l'avion il m'a fallu du temps pour digérer avaler en grande profondeur et t'écrire, parce que je crois que ce sont des choses qui se font.
Je crois que ce sont des choses qui se font alors je t'écris un roman pour le, finalement, tellement court "j'ouvre de grands yeux sur toi et souris dès que j'entends ton nom", le tellement banal "je vous admire, madame" le tellement cru le tellement vif.
    Vois-tu, il y a les idoles et les adolescentes, il y a les hommes et les hurlantes, eh bien ici, il y a l'enfant et le maître au sourire glacial et aux mots transcendants.
Il y a l'enfant(e) et la maître et puis il y a du bruit au fond mais ça n'est pas si grave, en fait, il suffisait juste de te le dire.
J'avais dit que je serais brève alors je vais ici achever ce que j'ai, il y a deux ans, commencé, une lettre à chloé delaume une lettre à chloé une lettre à chloé
une lettre à
Chloé.
    J'ai toujours cru que c'étaient des choses qui se faisaient, j'ai toujours sû que ce serait une chose que je ferais, j'ai toujours crû qu'un jour tu lirais, alors j'envoie en dépit de hurlement strident à ta venue.
J'imagine que tu n'as déjà plus le temps, ça tombe bien, moi non plus, un jour je te parlerais sourire un jour je te parlerais sourire et des étoiles dans les yeux un jour je te rencontrerai bonjour madame je vous admire un jour je te verrai et tu ne regarderas pas entre les chaises un jour tu me liras un jour un jour un jour peut être tu m'entendras ?



Sucrine.


Post pour le script : Demain je réouvre mon oeil. Per favore, n'arrête jamais d'écrire.

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