La fine pluie bruine à nos côtés, frêle et pâle
La fine pluie bruine à nos côtés, frêle et pâle eau tombée d'un incertain bien trop haut.
Elle clapote à la surface, éclatée à l'asphalte,
Passer au travers se révèle être un peu plus complexe que prévu, car
entre deux gouttes, il y a l'air, irrésonable oxygène, impitoyable
molécule d'asphyxie.
La fine pluie résonne au creux de notre instable intérieur, vient transpercer le globe oculaire :
Quand l'infidèle danse, nos ennemis font les rois.
Sous la grise incertitude, un morceau de corronaire survit, quand les autres ferment les yeux JE TOURNE LA TETE.
Grise mine- écrasée sous le ciel-apostrophé dans la nuit-grisée comme nos mines sous un soleil envolé.
Il faudrait retrouver au fond, l'étincelle, l'ultime sursaut, qui
remonte sans prévenir je suis de cette clique qui boîte dans les
montées et quand le coup part, sec, il y a tout mon for intérieur à
recommencer.
Je suis de celles qui ne suivent pas : les autres vont trop vite, je
préfère quand les sons descendent trop bas pour être entendus, vous
parlez tant que je ne vous écoute pas, la preuve, je parle bien plus
fort que vous, si fort que vous ne vous entendez plus.
Ma parole colle chewing gum à vos pieds cela fait tellement longtemps
que je n'ai rien à dire que je brode dans votre épiderme sans que vous
ne le voyiez.
Je ne réponds pas à la pelle, mon trou est déjà creusé, trente six
pieds en dessous de vous, je voudrais savoir rire si bas que respirer
me creverait en une seule fois.
Je chante miséreuse sous la frêle pluie d'avril, je n'attendais pas
moins de vous, vous savez, penser ailleurs ne me gêne plus, je suis
l'affreuse marionette gisant sur le parquet crevassé,
ALORS
Les rires ne m'effleurent plus, je passe au travers de tout tant ma
course est lente, je ne compte plus tellement le temps, pourtant,
grandir me fait toujours autant frissonner, je ne sais plus par quel
chemin je suis passée, une odeur sur mon corps, pas la mienne, mais
dans quels draps me suis-je encore etouffée?