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In the nervous light
11 juillet 2007

A minuit, les ogres dansent et les nuages

A minuit, les ogres dansent et les nuages s'éparpillent ripailles assoiffés déboires calculés, la nuit nous prend dans son fourreau je sens ses griffes au travers de ma chair et l'ennui est mon seul compagnon. Au dedans, là ou l'air s'écoulait il n'y a pas si longtemps je sens le mauve monter comme un éternel rejet comme une simple nausée, la couleur est entrée là où mon seul silence était tellement roi, elle s'est infiltrée comme une charogne au travers des parois et fait battre ses ailes dans une mesure que je ne connais pas.
Puis l'asphalte se fait gel, mes pieds se bosselent sous les valises de froid, la peau se tire jusqu'à laisser échapper une brève étincelle de sang, je me suis faite miel pour pouvoir résonner les soirs d'asphyxie au fond des couloirs, mais les piqûres insecticides doivent être l'autre coté du dé, je me suis jetée il y a tant, déjà, que je n'ai plus aucune notion de sentiment il ne reste que le sanglant, le lancinant espoir d'explosion qui vient se lover tout contre mes rêves et vient répandre le purin là où hier, le simple silence me semblait tellement roi.
Ainsi les graviers se mettent à danser des rondes d'enfants aux grimaces acérées, un puis deux dans mon gosier je ravale l'incipit de ma vie et ferme les yeux pour ne pas pleurer. Parce que dans la larme coule le sucre-amer des racines agonisantes, parce que dans la larme il y a le soubresaut des plus angoissant, ce dernier petit éclat de vie qui semble tant de fois m'abandonner et que j'ai tellement peur de montrer.
Alors j'inscris sur les trottoirs les dernières lettres de ma raison, j'esquisse sur les toits qui m'encerclent des mots égarés sur les tuiles qui s'effritent sous mon briquet, alors je redeviens l'ombre de l'absence de tout qui m'envahit chaque jour un peu plus, un soupir puis les violons reviennent cracher tourments ensorcelés qui ne ressurgissent qu'avec la faiblesse, alors je redeviens ce trait noir qui s'effile le long des lampadaires, et je fricotes avec l'horrible, avec l'agonisant, il me paralyse alors aux lueurs des nuages qui avancent comme pour nous donner la voie, et me fait encore jouer à celle que j'arbore chaque jour, et j'oublie, puisque le temps est cet insatiable affamé qui me vole tout jusqu'à dignité.
Je danse contre les murs et fait jouer mon autre-cette autre lueur d'(en)vie- je colle le cuir contre le crépit, et j'écoute la peau se transpercer, peu a peu, pour laisser l'air respirer, j'écoute les larmes se faire ravaler et brusquement tout devient fumée, comme des enchantements d'au de là, et alors je laisse le poids réveiller les jambes qui finissent, de toute façon, toujours par céder.


Et demain déjà - M.TYA

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